Nous voici donc tous réunis et rassemblés autour de deux principes indiscutables : la lutte contre la pollution, et le respect des libertés de chacun.
Creux ou vide, ce vieux principe populaire : « ma liberté commence là où s’arrête celle de mon voisin ». Tout comme l’interdiction de la cigarette dans les lieux publics, il est absolument tabou de le discuter. Tabou aussi la remise en cause de l’utilisation généralisée du mot pollution. Et pourtant. Ces deux réflexes, de bonne morale populaire, sont aux fondements des dictatures.
Ma liberté serait donc limitée par celle de mon voisin, ce matin, dans ce café que j’apprécie (La Fée Verte, croisement Basfrois / Roquette, Paris 11). A priori, pourquoi pas. Mon voisin m’a l’air bien intentionné, doué d’une raison, de problèmes personnels, d’envies et de désirs, qui équivalent bien aux miens. J’accepte aisément de limiter ma liberté pour qu’il en ait une également.
Oui mais. Mon voisin peut très bien considérer ma présence à son côté comme une agression de sa liberté. Ma présence peut être une pollution à ses yeux.
J’occupe une place qu’il apprécie dans ce café. Ma veste en velours noir usée, semblable à celle de son professeur de math, son bourreau de collège, le rend nerveux. L’odeur du café que je bois, lui qui ne boit que du thé, contient de la caféine, qui pollue son système nerveux. Puis moi, là, mal rasé, affalé, mal réveillé, comme un banc de pétrole affalé sur une plage, comme une plaque de polystyrène à la dérive, comme une fumée noire au-dessus de son samedi matin : insupportable cette pollution !
Allons : serais je devenu fou. Qu’est-ce qui m’a pris d’aller boire un café ce matin ? De polluer la matinée de ce brave homme ? Comment n’ai-je pas pensé que j’allais empiéter sur la liberté de cet individu ?
Allé, vite, jetons cette veste, commandons une verveine, quittons ce café rapidement, et cessons cette agression, rendons justice, stoppons la pollution !
A bien y penser, qu’un individu existe est toujours une limitation mise à la liberté des autres. C’est parce que j’existe que je consomme des ressources naturelles. C’est parce que j’existe que je fais du bruit. C’est par ce que j’existe que je bouge, que je pense, que je donne mon avis. C’est parce que j’existe que je pollue donc l’environnement de chacun. Désolé. Toutes mes excuses. C’est promis juré, je ne recommencerais pas.
La seule et unique manière de respecter totalement la liberté du voisin, c’est de s’effacer, de ne pas exister. Non, pas la mort. Pensez donc ! Vous iriez polluer des terrains avec votre dépouille. L’effacement vous dis-je. L’inexistence.
Est-ce donc cela qu’emmènent avec eux les principes populaires ? Chacun peut être le pollueur. Chacun peut être jugé comme agressant la liberté de chacun des autres. A qui le tour ?
Notre société ne veut semble-t-il plus entendre parlé d’une loi, d’une loi supérieur à tous, qui délimite la liberté de chacun, en laissant à tous la possibilité d’exister. Une loi qui protège de l’arbitraire les faibles, et qui empêche les forts de s’arroger la propriété du monde. Si la loi ne se place plus au dessus des hommes, alors nous voila retournés, au terme de notre évolution, à l’age de pierre, et aux règles de la jungle. Celui qui a le plus de force pour défendre sa liberté, en a le plus. Ceux qui ne peuvent défendre la leur, n’ont qu’à l’abandonner.
Pour une motivation indiscutablement valable, protéger l’avenir de la planète, respecter la santé de chacun, ne sommes nous pas en train de réintroduire dans notre société les fondements de la dictature ? Pour nous protéger de nos peurs, ne sommes nous pas en train d’abandonner toute éthique ?
Creux ou vide, ce vieux principe populaire : « ma liberté commence là où s’arrête celle de mon voisin ». Tout comme l’interdiction de la cigarette dans les lieux publics, il est absolument tabou de le discuter. Tabou aussi la remise en cause de l’utilisation généralisée du mot pollution. Et pourtant. Ces deux réflexes, de bonne morale populaire, sont aux fondements des dictatures.
Ma liberté serait donc limitée par celle de mon voisin, ce matin, dans ce café que j’apprécie (La Fée Verte, croisement Basfrois / Roquette, Paris 11). A priori, pourquoi pas. Mon voisin m’a l’air bien intentionné, doué d’une raison, de problèmes personnels, d’envies et de désirs, qui équivalent bien aux miens. J’accepte aisément de limiter ma liberté pour qu’il en ait une également.
Oui mais. Mon voisin peut très bien considérer ma présence à son côté comme une agression de sa liberté. Ma présence peut être une pollution à ses yeux.
J’occupe une place qu’il apprécie dans ce café. Ma veste en velours noir usée, semblable à celle de son professeur de math, son bourreau de collège, le rend nerveux. L’odeur du café que je bois, lui qui ne boit que du thé, contient de la caféine, qui pollue son système nerveux. Puis moi, là, mal rasé, affalé, mal réveillé, comme un banc de pétrole affalé sur une plage, comme une plaque de polystyrène à la dérive, comme une fumée noire au-dessus de son samedi matin : insupportable cette pollution !
Allons : serais je devenu fou. Qu’est-ce qui m’a pris d’aller boire un café ce matin ? De polluer la matinée de ce brave homme ? Comment n’ai-je pas pensé que j’allais empiéter sur la liberté de cet individu ?
Allé, vite, jetons cette veste, commandons une verveine, quittons ce café rapidement, et cessons cette agression, rendons justice, stoppons la pollution !
A bien y penser, qu’un individu existe est toujours une limitation mise à la liberté des autres. C’est parce que j’existe que je consomme des ressources naturelles. C’est parce que j’existe que je fais du bruit. C’est par ce que j’existe que je bouge, que je pense, que je donne mon avis. C’est parce que j’existe que je pollue donc l’environnement de chacun. Désolé. Toutes mes excuses. C’est promis juré, je ne recommencerais pas.
La seule et unique manière de respecter totalement la liberté du voisin, c’est de s’effacer, de ne pas exister. Non, pas la mort. Pensez donc ! Vous iriez polluer des terrains avec votre dépouille. L’effacement vous dis-je. L’inexistence.
Est-ce donc cela qu’emmènent avec eux les principes populaires ? Chacun peut être le pollueur. Chacun peut être jugé comme agressant la liberté de chacun des autres. A qui le tour ?
Notre société ne veut semble-t-il plus entendre parlé d’une loi, d’une loi supérieur à tous, qui délimite la liberté de chacun, en laissant à tous la possibilité d’exister. Une loi qui protège de l’arbitraire les faibles, et qui empêche les forts de s’arroger la propriété du monde. Si la loi ne se place plus au dessus des hommes, alors nous voila retournés, au terme de notre évolution, à l’age de pierre, et aux règles de la jungle. Celui qui a le plus de force pour défendre sa liberté, en a le plus. Ceux qui ne peuvent défendre la leur, n’ont qu’à l’abandonner.
Pour une motivation indiscutablement valable, protéger l’avenir de la planète, respecter la santé de chacun, ne sommes nous pas en train de réintroduire dans notre société les fondements de la dictature ? Pour nous protéger de nos peurs, ne sommes nous pas en train d’abandonner toute éthique ?
2 commentaires:
n'allons pas dans un café!
restons chez nous, ou bien profitons des rues peu encombrées et des trottoirs déserts pour exercer la marche et n'embéter personne.....
mais peut être que les personnes venant dans un "café" recherchent le contact des humains, et nous faisons du bien à autrui e occupant ce pettit bout de table, en bout de salle, au fond du bar....
notee présence le rassure, nous sommes "humains" avec toutes nos différences, et il peut aisaiement fantasmer sur nos différences visibles et invisibles...
le liberté des uns commence où s'arrête ja liberté des autres, et dans ce domaine, il faut tendre le bras pour délimiter les distances, et pour les nuisances autres (sons, odeurs, fumée) se reporter aux codes de bonne conduite, et à la nouvelle loi......
Merci pour ce commentaire.
Sur ce thème, le blog de veille informative sur l'interdiction de la cigarette peut t'intéresser.
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